Quand la chaleur nous monte à la tête~ [Ren Tachi + Ichiru Sen]

Le jeune garçon aux cheveux blancs, aux yeux rouges et au petit visage d'ange entra dans la salle de changement pour les hommes. Il dut se séparer contre son gré de sa précieuse arme. Il se sentait tout d'un coup faible et comme nu sans se katana aux reflets de sang. Ren soupira longuement et se déshabilla avant d'enrouler une serviette autour de sa taille. Il venait d'arriver en ville et avait décidé de visiter tous les endroits importants, pour pouvoir se repérer seul. A son arrivé à la maison des Sakuya, il n'avait trouvé personne à part une certaine Aya Nagazaki, mais ils ne s'étaient pas trop parlé : Ren avait immédiatement rejoint sa chambre et était repartis.

Il était passé devant un parc d'attraction, il aurait put y aller, mais là aussi les armes, comme son sabre, étaient interdites. Il avait préféré continuer jusqu'à un endroit plus calme et avec moins de monde surtout. Il n'aimait pas être avec autant de monde sans une arme avec lui. Ren détestait ça en fait.

Il se vida l'esprit et se glissa dans l'eau, heureusement pour lui, il n'y avait personne aujourd'hui. Un véritable plaisir pour le jeune homme de 16 ans. Pourtant, son bonheur ne dura qu'un instant : la porte de la salle s'ouvrit. Ren soupira et plongea la tête sous l'eau pour garder ce dernier moment de solitude. Quand il ressortit la tête de l'eau chaude de la source, il tomba nez à nez avec un autre homme. Celui-ci était plus âgé, mais pas de beaucoup. Il avait de magnifiques cheveux bleus ciel très claires, mi-longs, son visage était fin, un de ses yeux étaient rouges, comme ceux de Ren, l'autre, bleus.

Ren le regarda longuement, sans se rendre compte qu'il le faisait. Il était fasciné par se visage aussi enjôleur que le sien, voir plus.

Le bruit du vent . . . un son étrange, apaisant. L'esprit vide il fixait le paysage au loin, se concentrant. Son entrainement quotidien venait de finir. Il se mit en route pour la ville. Il venait d'être accepté dans le clan, enfin, il pourrait maintenant mener son enquête sur la mort de ses parents, rentrer dans la guerre des clan, signifiait pour lui un grand pas en avant. Le fait d'être né de deux parents de clan ennemis ne lui était pas favorable, il fallait qu'il garde ça secret, malgré sa marque sur la joue.
En ville, on ne pouvait pas dire qu'il passait inaperçu, à cause de ses yeux de couleurs différentes et à cause de la marque. Il s'arrêta aux bains publics, ayant bien mérité un moment de détente après cet entraînement.

Il se déshabilla dans les vestiaires et posa ses armes, enfin, il les cacha plutôt dans un coin, car un katana et un flingue ne passait pas inaperçu.Il ouvrit la porte, une serviette autour de la taille et les cheveux ramené en arrière avec quelques pinces. Rentrant dans l'eau il soupira de soulagement, ses membres engourdis semblaient se détendre. Il s'appuya contre un coin et ferma les yeux.

A ce moment il remarque qu'une autre personne était présente, leur regard se croisa et il plongea ses yeux dans les siens. Le dévisageant longuement, il remarqua la couleur de ses yeux eux aussi rouge, son visage d'ange, et ses cheveux blancs. Malgré son apparence, Ichiru ne se s'étonna pas plus que ça, il le fixait ! Il avais quelque chose de particulier qui le troublait, il fit le premier pas et lui adressa la parole, souriant doucement, il allait le taquiner un peu après avoir remarqué que lui aussi le fixait.

- J'ai quelque chose sur le visage ?

Ren ne se rendait pas vraiment compte qu'il n'arrivait pas à détacher son regard du nouvel arrivant. Mais c'était ça. Et ce fut le jeune homme en face de lui qui lui fit remarquer :

" J'ai quelque chose sur le visage ? "

Ren se retourna pour cacher ses joues en feu. C'était la première fois qu'il perdait le contrôle de ses émotions et il n'appréciait pas ça du tout. Il plongea discrètement la tête dans l'eau, se retourna gardant un visage neutre, dénudé de sentiments.

- Oui, là.

Il pointa du doigt la marque de son vis-à-vis, il l'avait remarqué seulement un peu plus tôt, mais c'était un très bon point pour détourner le sujet. Mais il n'avait pas bien calculez la distance qui les séparaient, puisque l'autre homme c'était rapproché et Ren ne fit donc pas que pointer, il la toucha. Ren ne put s'empêcher de penser que sa peau était douce.

Il retira son doigt rapidement, gêné. Mais il se remit à le fixer, sans pouvoir détacher son regard de lui.

Voyant le jeune garçon se retourner rapidement, Ichiru plaça sa main devant sa bouche, amusé. Sa réaction était vraiment mignonne. Il s'approcha de lui pour l'observer de plus prêt, il esquissait sur son visage un sourire un peu moqueur.

" Trop mignon !" Pensa-t-il, en le détaillant encore une fois.

Il remarqua ses joues légèrement rouges, mais il se calma vite et se retourna à nouveau, face à lui cette fois, avec un visage plus calme. Il le toucha au niveau de sa marque, et Ichiru s'étonna.

- Oui, là.

- Ha, ça ... c'est ... Il cherchait ses mots, mais s'arrêta en constatant de nouveau sa réaction.

Retirant rapidement son doigt de sa joue, il se mit à le fixer. Ichiru plongea de nouveau son regard dans le sien, fixant chaque recoin de son visage, ses yeux le fascinait ! Au bout d'un moment il s'aperçut qu'au moment où il avait retirer sa main, il l'avait prit par réflexe. Il la tenait délicatement et l'approcha de son visage.

- Je me présente ! Ichiru Sen ! A votre service ! Lui dit-il en embrassant sa peau délicate.

Ca y est, il était partit dans son délire ... il semblait s'amuser, en effet, ça fait un moment qu'il n'avait pas parler ou été en contact avec une personne de sexe masculin, il n'avait encore rencontrer aucun garçon dans son clan, et la seule personne qu'il connaissait était la chef, une femme.
Il commençait à prendre des grands air de chevalier servant, comme il l'aurait fait en rencontrant une personne avec qui il voulait s'amuser.

Ren le vit chercher ses mots, il ne les entendit que vaguement, trop concentré sur le beau visage de son homologue.

" Ha, ça ... c'est ... "

Ren ne sentit pas la prise sur sa main, ce qui aurait put être une grave erreur dans un combat. Heureusement, l'autre ne portait pas d'arme, donc il ne pouvait y avoir de combat. Le jeune garçon sursauta lorsque les lèvres de l'homme en face de lui embrassèrent la peau de sa main. Ren sentit une nouvelle fois ses joues prendre feu, c'était complètement différent qu'avec son maitre : il avait toujours réussit à contrôler ses émotions, mais là... Impossible. Peut être parce que c'était un inconnu ? Ou qu'il était plutôt beau ?

" Je me présente ! Ichiru Sen ! A votre service ! "

Là, Ren se figea. Ce n'était pas à cause de l'attitude de l'homme en face de lui, enfin si, mais il ne s'était pas figé parce qu'il était troublé. Oh non, il c'était figé car celui qui se tenait en face de lui se moquait. Il se moquait de lui et ça, Ren ne pouvait l'admettre. Le blandinet était toujours sérieux dans ce qu'il faisait et que les autres s'amusent ne le dérangeait pas. Sauf quand on s'amusait de lui.

Ren retira d'un geste brusque sa main de l'emprise de l'autre. Ses joues auparavant rouges, reprirent leurs teintes pâles. Son visage crispé dans une moue gênée se détendit. Son regard pétillant devint froid. Il se leva, suprenant l'autre homme. Ren sortit dans bains sans un mot et se dirigea vers les vestiaires. Avant de quitter la salle, il offrit une explication à celui qu'il avait laissé dans l'eau :

- Désolé, mais moi, je ne moque pas des autres et je ne m'amuse pas avec eux.

Son ton était froid et détaché. Il sortit et se rendit dans la cabine pour se changer. Il soupira, il avait ressentit quelque chose pendant un instant, mais c'était partit. Il se posa des questions sur la nature de cette chose. Mais l'oublia bien vite, concentré sur son nouvel objectif : récupérer son précieux katana.

Le regardant d'abord en rougissant de plus en plus, le jeune garçon retira rapidement sa main puis prit un regard froid. Ichiru s'étonna d'abord, qu'avait-il fait qui aurait pu lui déplaire ? Même si c'était sa façon d'agir comme un playboy à chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un qu'il voulait connaitre, partager des moments, il était sérieux. Certes la façon dont il l'a abordé ferait penser à un séducteur qui saute sur tout ce qui bouge . . . non, en fait Il sautait sur tout ce qui pouvait l'intéresser ! Mais c'était sa façon d'être et il ne pouvait la changer, il ne cherchait au fond de lui qu'une dose de réconfort, il vivait sa solitude avec souffrance.

- Désolé, mais moi, je ne moque pas des autres et je ne m'amuse pas avec eux.

Se moquer ? Ichiru le fixa pendant qu'il partait en direction des vestiaires. Parle-t-il de son sourire ? A vrai dire, il n'y pouvait pas grand chose suite à la réaction qu'il avait eu en le touchant. Il était si mignon ! Certes il s'amusait, mais pas dans le mauvais sens du terme, enfin, si peut-être, mais il n'y pouvait rien, il cherchait quelqu'un ! Une personne qui le comprendrait ! Qui l'écouterait !

Cette réaction de la part de cette personne envers lui, le surprenait ! On ne l'avait jamais repoussé auparavant. Mais lui si ! Intéressant ! Il ne le laisserait pas partir si vite ! Il n'aurait jamais réagit comme ça pour une personne normale, mais lui, il avait quelque chose, il était mignon ... était-cela seule chose pour laquelle il voulait être avec lui ? Il se leva et se dirigea dans les vestiaires. Apercevant qu'il était dans une cabine il se concentra un instant et augmenta un peu la température de la salle, il s'approcha du rideau doucement, il l'ouvrit d'un mouvement brusque et poussa le jeune homme contre le mur, plaçant une main près de son visage. Abordant un visage un peu sérieux comme un peu vexé quand même de la façon dont il était partit.

- Sache que je ne me moque pas des gens si facilement ! C'est de ta faute ! La façon dont tu as réagit ! Comment une personne normale ne pourrait pas trouver ça mignon ? Est-ce mal ?

Il passa une main dans ses cheveux, un peu gêné par ce qu'il venait de dire malgré tout, il détourna son regard du sien un instant puis replongea à nouveau dans ses yeux !

Ren venait juste de finir de s'habiller quand le rideau souvrit, non pas à cause de lui, mais à cause de l'homme du bain. Il ne semblait pas vouloir le laisser avoir le dernier mot. Ou alors il avait d'autres intentions. Ren n'en savait rien et s'en fichait pas mal, il voulait à tout pris récupérer son arme. Il se dirigea vers l'ouverture mince, mais assez large pour qu'il puisse sortir, mais au lieu d'y arriver, il fut renvoyer sur le mur de la cabine. Ren porta instinctivement sa main à l'endroit où devait se trouver son arme. Mais il ne put la dégainer, ne l'ayant pas avec lui.

Une main se plaqua sur le mur à côté de lui. Ren se crispa, il ne pourrait pas faire grand chose contre cette personne, il en était sûr et certain. Pourtant, aucun coup ne lui fut porter, son interlocuteur lui dit ceci à la place :

" Sache que je ne me moque pas des gens si facilement ! C'est de ta faute ! La façon dont tu as réagit ! Comment une personne normale ne pourrait pas trouver ça mignon ? Est-ce mal ? "

Ren fut d'abord surpris. Sa phrase l'avait donc vexé ? Puis, il rougit de nouveau, de gêne et de honte : comme ça sa façon de réagir avait été mignonne ? C'était complètement absurde !! En plus, son vis-à-vis venait de planter son regard dans le sien, s'en était troublant pour le plus jeune. Il n'arriva pas cependant à calmer ses rouges en feu. D'ailleurs, il lui sembla qu'il faisait un peu plus chaud qu'avant...

Ren n'était pas habitué à la chaleur, pas sans son katana en tous cas, car il se sentait invincible avec lui. Le blandinet sentit qu'il s'affaiblissait, qu'il était emporté par la douce chaleur de la détente. Mais il se ressaisit. Pas question de défaillir.

- D'accord, peut être que vous avez raison et que vous ne vous êtes pas moquez de moi. Mais sachez qu'utiliser l'argument de ma réaction est totalement absurde ! Je n'ai pas réagit de façon "mignonne" !!

Ren était très gêné par les dires de son interlocuteur et ses joues étaient redevenues rouges. Soudain, quelque chose le ramena sur terre : les combats. Ren était désormais un membre du clan des Sakuya, il ne pouvait plus s'amuser comme avant, il y avait des règles et impliquer des innocents dans quelque chose qui ne les regardait pas, était contre ses propres principes. Une lueur de tristesse traversa ses yeux, mais le jeune garçon ne sut pas pourquoi.

Il s'autorisa une main baladeuse sur le torse nu de l'homme en face de lui avant de déclarer :

- Nous ne sommes pas du même monde, je suis un tueur.

Ren repoussa l'autre d'un coup, le faisant reculer sous la surprise plutôt que par sa force et le blandinet en profita pour sortir, rallier la réception et récupérer son arme blanche.

La chaleur avait augmenté, Ichiru fixait le jeune garçon avec ardeur, il ne le laisserait pas partir si vite. Il sentit son malaise face à lui, il le vit rougir ce qui le fit sourire une nouvelle fois. Il est vraiment mignon !

- D'accord, peut être que vous avez raison et que vous ne vous êtes pas moquez de moi. Mais sachez qu'utiliser l'argument de ma réaction est totalement absurde ! Je n'ai pas réagit de façon "mignonne" !!

Il s'étonna une nouvelle fois de la réponse, puis lui sourit chaleureusement, sa réaction le faisait fondre. Il en oubliait presque le fait qu'il était à présent dans une bataille entre clan ! Enfin . . . avec UNE chef, non pas qu'il soit macho, mais c'est juste que les femmes lui font légèrement peur, et le mette mal à l'aise, même si en face d'une il ne le montre pas.
En sentant une main parcourir son torse, il se sentit lui aussi gêné et frissonna légèrement.

- Nous ne sommes pas du même monde, je suis un tueur.

Quand il le repoussa, il recula instinctivement, et le jeune garçon se faufila et quitta la pièce. Il resta figé sur place. Il était troublé ! Il ne pouvait plus bouger ! Ces yeux, pourquoi ? Un tueur ? C'est une blague ?

Il se rhabilla en vitesse, prit son katana,, le plaça dans son dos, son pistolet, et le cacha sous ses vêtements. Il se dirigea vers la réception. Il était là ! Quelqu'un lui rendit une sorte ... d'arme dans un fourreau. Il était lui aussi armé ? Il faisait partit d'un clan ? Un ennemi ? Un allié ? Il s'approcha de lui, qui était à présent prêt de la porte. Il le prit par le bras et l’entraîna dans un coin, caché derrière une poutre.

- Tu fais parti d'un clan ?

Ses yeux étaient troublés en ce moment même, il le regardait dans les yeux, il ne le laisserait pas s'enfuir si vite !

Ren saisit son arme d'une main ferme, bien décidé à ne plus jamais la lâcher. C'était grâce à elle qu'il avait réussit à s'enfuir face à cet homme d'Hanato. Il s'apprêtait à sortir, quand quelque chose aggripa son bras. Ou plutôt quelqu'un, en effet, l'homme de tout à l'heure l'entrainait dans un coin à l'abris des regards. Il semblait troublé. Par ce que je vais dis surement... Pensa tristement Ren.

Il remarqua alors une épée dans le dos de son interlocuteur. Ren attrapa la garde de sa propre arme. Il s'était un peu fait avoir par l'homme du clan Hanato, donc il ne se laisserait pas faire une deuxième fois.

" Tu fais parti d'un clan ? "

Ren se crispa un peu plus. Il avait vu juste, il était lui assi un de ceux engagé dans cette guerre entre clan. Ren en avait rejoint un plus sous recommendation de son maitre, pour devenir plus fort en fait.

- Oui. Sakuya. C'est là-bas que mon maitre m'a envoyé.

Bien sûr, il n'était pas question d'avouer qu'il avait toujours rêvé d'intégrer ce clan de part son histoire. C'était la plus belle chose qu'il pouvait lui arriver selon lui et maintenant c'était fait. Mais peut être que de crier cela sous tous les toits n'était pas forcément une bonne chose, puisqu'il n'arrêtait pas d'avoir des ennuis. Mais bon, tant pis. Il était fier de faire partit de ce clan et ça, pas question de le cacher.

Il avait toujours sa main sur la garde de son long katana. Il devait se préparer à se battre, même si l'endroit où il se trouvait n'en donnait pas vraiment la possibilité : c'était à peine s'ils n'étaient pas collés. Il y avait quoi ? 5 centimètres maximum qui les séparaient. Et 5 centimètres, ce n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler, une aire de combat.

L'atmosphère qui les entourait en ce moment était pesante, ill y avait une telle tension malgré le fit qu'ils étaient presque collés.

Sayuka ... Sayuka ? Impossible ! Il était dans le même clan ? Ichiru soupira de soulagement, et le lâcha en reculant de quelques pas et en s'accroupissant par terre. Ce n'était pas un ennemi ! Mais pourquoi était-il si soulagé ? Il s'étonnait lui même de son comportement. Comment en si peu de temps aurait-il pu déjà s'attacher à quelqu'un comme ça ? Enfin, bon !

Il le fixa longuement, remarqua que sa main était prête à dégainer l'arme qu'il avait avec lui. Ichiru sourit légèrement en voyant ça, mais ne fit rien, il ne comptait pas se battre, pas contre lui ! Mais d'un autre côté il ne voulait pas révéler qu'il venait du même clan, il voulait qu'il le devine de lui-même, et puis réagirait-il de la même manière envers lui si il savait qu'ils étaient alliés ? Il voulait le savoir !

- Je vois ! Sayuka ! Ca doit être bien d'être dans un clan ! Non ?

Il se releva en prononçant ces mots, un sourire sur le coin des lèvres, il lui tourna le dos et s'éloigna doucement, il se plaça devant le porte puis tourna la tête vers lui de nouveau. Il plongea son regard dans le sien, comment allait-il réagir suite à ses mots ? Il lui fit un signe de main et passa la porte. Allait-il le rattraper ? Maintenant la découverte, pour celui qu'il venait de rencontrer, de sa véritable identité n'était qu'une question de temps !

Lorsqu'il prononça le nom de son clan, l'homme en face de lui sembla soulagé. Une idée fleurit dans sa tête, mais elle fut vite chassée par l'effondrement de son interlocuteur. Le blandin faillit lui demander s'il allait bien, inquiet, mais sa raison rattrapa ses sentiments. Il ne devait pas faiblir, c'était peut être un coup monté pour mieux l'attaquer. Il obligea ses jambes à se figer dans le sol, lui permettant de rester immobile.

L'homme aux yeux vermeilles se releva. Un sourire en coin ornait et éclairssissait son visage. Ren haussa un sourcil. Qu'est ce que ça signifiait ? L'idée qui venait d'être chassé reprit sa place dans sa tête : cet homme serait aussi du clan de Sakuya ????

" Je vois ! Sayuka ! Ca doit être bien d'être dans un clan ! Non ? "

Il parlait comme s'il ne savait pas, mais Ren avait bien compris son petit manège. Mais pourquoi il ne disait pas la vérité...? Le plus âgé s'éloigna, tandis que le plus jeune restait perdu dans ses pensées. C'était peut être un autre piège... Mais il semblait sincère... Enfin, derrière cet affreux mensonge.

Et alors que son interlocuteur allait disparaitre dans un batiment. Ren, pour la première fois de sa vie, hurla presque. Il était habitué à ne jamais haussé le ton, alors il eut presque l'impression d'avoir la gorge en feu quand il cria :

- Attends !!!

Mais ne le voyant pas réapparaitre, Ren courut vers l'endroit où avait disparu celui avec qui il discutait. D'ailleurs, en tournant d'un côté, sans vraiment regarder où il allait, il lui rentra dedans. Parfait, pensa le jeune tueur. En effet, la collision fit chavirer l'autre jeune homme aux cheveux blancs. Dans sa chute, Ren sortit son katana et le lui plaqua sous la gorge, plantant légèrement son sabre dans la marbre.

- Je t'ai dis d'attendre.

Fut la seule explication que donna Ren sur la situation dans laquelle il se trouvait maintenant : lui à califourchon sur l'autre, sa lame près à le décapiter. Il ne voulait pas spécialement être brusque, mais bon, il n'avait jamais été fort pour les relations avec les autres. Et au lieu de s'attarder sur cette position un peu... Excitante, Ren lui posa la question qui lui brulait les lèvres :

- Tu es aussi du clan Sakuya, n'est ce pas ?

Il sortit du bâtiment, ayant crut avoir entendu une voix d'abord, il s'était vite découragé et commençait s'éloigner derrière un bâtiment pour rejoindre son logement, en toute discrétion, car si un ennemi se cachait quelque part ... Il se perdit vite dans ses pensées, ce garçon l'intéressait. Ils se révéraient sans doute dans quelques temps, un genre de test de la part d'Ichiru ! Il soupira une dernière fois.

"J'espère que je le reverrai bientôt ..."

Il n'eut pas le temps de souffler deux secondes qu'il heurta quelque chose, ou plutôt que quelque chose le heurta de plein fouet et le fit tomber sur le dos. Il ouvrit les yeux et sentit une lame sous sa gorge ... Quoi ? Il regarda en direction de celui qui venait de le faire tomber, écarquillant les yeux ...

- Toi !?

- Je t'ai dis d'attendre.

Il soupira encore, de soulagement. Il avait d'abord cru à une attaque ennemie, mais lui qui voulait le revoir au plus vite ... c''était rapide ! Il sourit légèrement, en remarquant la situation dans laquelle il se trouvait avec lui. Allongé sur le dos, l'autre à califourchon sur lui. Apparemment, lui non plus n'allait pas le laisser partir si vite.

- Tu es aussi du clan Sakuya, n'est ce pas ?

Déjà ? Il aurait pourtant voulu le faire tourner en bourrique un peu plus longtemps ... si il pouvait encore le faire ! Il le regarda plus sérieusement.

- Et si c'était le cas ? Mais et si j'étais ton ennemi ? Que ferais-tu ?

Il ne pouvait plus bouger. Coincé entre le katana et le sol. Le garçon sur lui. Cette situation ne le gênait pas, il profitait de cet instant, il le scrutait, détaillait son visage, tentait de percer sa carapace !

Mais une chose le dérangeait en cet instant. Ils étaient seuls dans une rue déserte ! Et si un ennemi était là ? Et si on les espionnait ? Il préférait continuer la discussion au calme et à l'abri.

- Et si on allait parler dans un endroit un peu plus sûr ?
Lança-t-il.

Ren reprit ses esprits, il n'avait pas voulu de cette chute, mais il en avait profité. Bien que maintenant, il avait eut un instant de tournie. Lorsqu'il fut de nouveau bien sur ses positions, il regarda l'homme en dessous. Ce dernier prit la parole pour lui répondre :

" Et si c'était le cas ? Mais et si j'étais ton ennemi ? Que ferais-tu ? "

Ren fut troubler par ces questions... En tant qu'ennemi, il devrait le tuer, comme avait voulu le faire l'homme du clan Hanato. Mais même là, alors que sa lame n'est qu'à quelques millimètres de sa gorge, il savait au fond de lui qu'il ne pourrait pas l'abaisser...

Lui, qui c'était mis à tuer aux alentours de dix ans, se fichait toujours de ses victimes et n'avait jamais eut de pitié ou d'autres sentiments pour ceux qu'il découpait et tuait, ce même garçon, n'arrivait pas à tuer quelqu'un qui pourrait s'annoncer dangereux pour lui...

Ren ne savait rien des sentiments, les ayant toujours manipulés, sans les ressentir, pourtant, là, en ce moment même, des sentiments se bousculaient en lui et il ne connaissait la nature d'aucun d'eux. Son visage se décomposa, autant de sentiments incontrolable était mauvais pour son masque de glace...

Son interlocuteur ne le remarqua pas, trop préoccupé par quelque chose. Il lui dit :

" Et si on allait parler dans un endroit un peu plus sûr ? "

Ren l'ignora, trop chamboulé par son état : des larmes coulaient contre son gré sur ses joues au teint pâle. Il ne savait rien de ses sentiments, mais ceux-ci prirent la parole pour lui, comme si son cerveau savait parfaitement à quoi correspondait chaque sensation, mais sans le dire à Ren...

- Si... Si tu étais dans les Sakuya toi... Aussi... Je... Je serais content... Mais si tu... Si tu étais un ennemi... Je... Je... Je ne pourrais pas me battre... Contre toi...

La main qui tenait encore le sabre tremblait à cause des sanglots de Ren, celui-ci enleva la lame de sous la gorge de l'autre blandin et essaya tant bien que mal d'arrêter ses larmes qui se déversaient sur ses joues comme un torrent. C'était bien la première fois qu'il pleurait pour de vrai, même à la mort de son frère, il n'avait pas fait coller une larme.

Ren se tenait toujours à califourchon sur son interlocuteur, mais avec moins de force et d'autorité qu'avant et il tremblait énormément à cause de ses sanglots.

Des larmes ... Ichiru se tourna de nouveau vers le jeune garçon, sentant des gouttelettes atterrir le long de son visage, cessant de regarder aux alentours. Pourquoi pleurait-il ? Ces larmes le déconcertait un peu, ne sachant pas quoi faire. Avait-il dit quelque chose ? Non, une question comme ça n'aurait pas eu cet effet, là surtout si juste avant il venait de la plaquer au sol, une arme sous la gorge.

Depuis quand n'avait-il pas vu des larmes ou quelqu'un pleurer ? Ses parents sans doute, la dernière fois, le jour ou ils ont décider de partir pour son bien. Des larmes chaleureuses dont il se souvient encore, il ne les a jamais oublié. Pourquoi avait-il l'impression de revoir les mêmes larmes chez ce jeune homme ?

Il aurait voulu lui demander la raison de ses larmes mais le garçon prit la parole au même moment. Il avait du mal à parler distinctement et sans coupure. Qu'est-ce qui l'avait bouleversé à ce point ?

- Si... Si tu étais dans les Sakuya toi... Aussi... Je... Je serais content... Mais si tu... Si tu étais un ennemi... Je... Je... Je ne pourrais pas me battre... Contre toi...

Il avait sa réponse ! Alors, voilà la façon dont il aurait réagit si c'était un ennemi ... Ichiru se sentit soulagé d'un coup, maintenant à quoi bon lui cacher ? Il venait de répondre à la question qu'il se posait depuis tout à l'heure. Sentant l'arme qui le maintenait au sol se dégager, il se releva instinctivement et prit dans les bras le corps tremblant avec douceur.

- Ca va maintenant ! Calme-toi ! Je suis là !

Sentant ses membres trembler et les larmes du garçon couler le long de son épaule, il resserra son étreinte. Pourquoi le voulait-il ainsi près de lui, pourquoi l'enlaçait-il ? Il avait les réponses dans sa tête à présent ! Il savait ! Il le garda dans ses bras, ne le lâchant pas.

Des gouttes d'eau commencèrent à tomber du ciel. Eux, ne bougeait pas, la pluie les berçait en quelque sorte. Ichiru ne fit pas attention à ce détail, laissant ses vêtements se mouiller, ainsi que ses cheveux. Il regarda un instant autour de lui rapidement.

- On devrait se mettre à l'abris et rentrer ... Dit-il doucement dans le creu de son oreille.

Dès l'instant où Ren avait enlevé son arme, l'homme en face de lui c'était relevé. Il l'avait pris dans ses bras et le blandinet s'y était blottit, pleurant encore. Apparement, son corps n'avait pas suporter de contenir ainsi tant de larmes.

" Ca va maintenant ! Calme-toi ! Je suis là ! "

Se calmer ? Ren voudrait bien, mais impossible. Pourtant au bout d'un moment, il se mit à trembler un peu moins et à contenir une partie de ses larmes. Il s'accrochait cependant à l'autre, ne voulant pas le laisser partir.

La pluie se mit à tomber presque d'un coup. A moins qu'il n'avait rien vu... En tous cas, cela lui fit le plus grand bien.

" On devrait se mettre à l'abris et rentrer ... "

Le souffle dans son oreille, fit frémir Ren, puis le rougir. Il ne répondit qu'un petit "hum" dont l'homme se contenta et l'aida à se relever. Ren restait encore un peu accrocher à lui. D'ailleurs, il remarqua enfin qu'il ne connaissait pas celui qui le tenait contre lui.

- ... Je m'appelle Ren... Et toi...?

Sa voix était hésitante, c'était la première fois qu'il demandait ce genre de chose, car c'était aussi la première fois qu'il nouait des liens avec quelqu'un. Cela lui faisait tout drôle et ne même temps, il se sentait bien.

La pluie continuer de tomber. Un silence pesait autour des deux garçons. Le plus jeune semblait se calmer. Il répondit à sa question d'un petit son, Ichiru prit ça pour un oui et l'aida à se lever. Il le sentit rester accroché à lui, ce qui le fit sourire légèrement, on peut dire que ce petit geste de sa part lui avait un peu réchauffé le coeur ...

- ... Je m'appelle Ren... Et toi...?

A c'est vrai, il avait presque oublié ce détail, il ne connaissait pas son nom ... Enfin, à chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un il ne lui demandait jamais son nom ... une sorte d'habitude ! Il sourit en direction du jeune homme.

- Je pense te l'avoir dit avant que tu ne t'en aille en me grondant ... Pas grave. Je suis Ichiru ! Enchanté !

Il sourit en direction du jeune homme, le laissant se blottir contre lui, il le regardait de ses yeux bleu et rouge. Il n’espérait qu'une chose, qu'il ne lui pose pas cette question ! Pourquoi as-tu des yeux de cette couleur ? Et la pire de toute ! Cette marque, c'est quoi ? Il n'aura qu'à tenter d'éviter ces sujets là !

La pluie qui tombait commençait à refroidir les corps et la température baissa un peu. Ichiru, de peur que son coéquipier prenne froid, déjà qu'il pleurait et tremblait, cacha sa marque, et se concentra pour n'augmenter la température de quelques degré dans un rayon de trois mètres. Il garda la main sur sa marque. Il ne devait pas l'enlever ou l'autre verrait qu'elle avait changé de couleur et était devenu écarlate.

- On rentre au clan ? Ou tu préfères aller dans un endroit plus près pour se faire à l'abris ? Du genre ... l'hôtel ? Dit-il en se tournant vers lui, une main toujours sur son visage.

De son bras libre, il entoura le corps du jeune homme, et commença à marcher en attendant sa réponse. Si c'était à lui de choisir il aurait choisi l'hôtel ... non pas à cause de sa perversité ... enfin ... si aussi ! Mais surtout à cause la position dans laquelle il se tenait, une main cachant sa marque.

Le jeune garçon compris que la véritable réponse à sa question précédente était que l'autre blandin faisait lui aussi partit des Sakuya, puis Ren réfléchit un moment sur la question de savoir où ils devaient se rendre : l'hôtel était plus près et avec cette pluie qui ne semblait pas vouloir ce calmer, c'était plus sûr. Il ne remarqua que plus tard le bras autour de sa taille. Il piqua un fard et dit d'une petite voix.

- C'est mieux l'hotêl, au moins le temps que la pluie cesse.......

Le petit blandinet remarqua ensuite qu'Ichiru avait une main sur sa joue. Il le regarda, essayant de se souvenir s'il l'avait blessé sans vouloir. A moins que ce soit une vieille blessure...

- Tu t'es fais mal ? Lui demanda-t-il en caressant du bout des doigts sa blessure.

Il se trompait peut être, mais il voulait en avoir le coeur net. En plus, s'il était bléssé, il serait préférable de retourner à la maison du clan.

Ensuite, il ajouta pour le rassurer de sa phrase précédante sur la sécurité des alentours :

- Au fait, il n'y a personne dans la rue : je n'entends aucun son supect et j'ai l'ouïe assez fine.

- Tu t'es fais mal ?

Quand Ichiru sentit les doigt de Ren sur son visage, il sursauta, remarquant que c'était ce qu'il cachait avec sa main qu'il voulait toucher. Il ne devait pas le laisser savoir ce que sa marque signifiait, pas avant de connaître la vérité sur ses parents, pas avant la fin de ce conflit. Il garda sa main sur sa joue.

- Non, ... c'est rien ! Juste une vieille blessure qui refait surface. Mentit-il.

- Au fait, il n'y a personne dans la rue : je n'entends aucun son supect et j'ai l'ouïe assez fine.

- Je vois ! Mais faut quand même qu'on se dépêche si jamais quelqu'un arrivait.

Il se dirigea alors vers l'hôtel le plus proche, tenant toujours Ren.






Ils arrivèrent dans le hall de l'immense bâtiment.

- Une chambre pour deux !

- Lits séparés ou ... Hésita le réceptionniste.

- Peu importe ! Répondit le jeune homme en lui faisant un léger clin d'oeil discret.

- Très bien ! La 603 ! Tenez les clefs ! C'est au sixième étage, la porte au fond du couloir.

Il emmena donc son compagnon de clan jusqu'à la chambre, et une fois la porte ouverte et les deux rentré, il pu dissiper les effets de son pouvoir et ainsi enlever la main de son visage. Il se dirigea dans la salle de bain pour prendre une serviette qu'il mit autour de son cou, ainsi qu'une autre qu'il envoya à Ren en s’allongeant sur le lit.

- Non, ... c'est rien ! Juste une vieille blessure qui refait surface.

Ren sentit que ce n’était pas la vérité mais n’insista pas, après tout, si Ichiru ne voulait rien lui dire ou du moins pour l’instant, il devait respecter son choix.

- Je vois ! Mais faut quand même qu'on se dépêche si jamais quelqu'un arrivait.

Le garçon acquiesça silencieusement et le suivit, toujours gêné par la main du blandin autour de sa taille. Qu’il essaya d’ailleurs d’oublier, mais ce fut très dur lorsqu’ils arrivèrent à l’hôtel... Extrêmement dur. Surtout quand le réceptionniste leur demanda :

- Lits séparés ou ...

Ren baissa la tête, rouge de chez rouge. Une rouge pivoine, légèrement violet et un peu trop insistant sur ses joues.

Le réceptionniste leur donna leur chambre et ils s’y rendirent. Dès qu’ils entrèrent, Ichiru partit leur chercher des serviettes pour se sécher. Ren le remercia et sécha ses cheveux blancs. Ce n’est pas qu’il détestait l’humidité mais il n’avait pas envie de tomber malade aussi idiotement. Il enleva aussi son haut, qu’il essora et mit sur le radiateur pour le faire sécher, révélant par la même occasion deux blessures et cicatrices : l’une à la limite du cou. La cicatrice déjà vieille partait de la partie de son épaule gauche la plus près du cou en descendant en ligne droite vers son aisselle droite. La deuxième, plus récente, était légèrement rose et se trouvait sur son flanc gauche. Ces blessures, Ren les devait toutes les deux à son maitre. La cicatrice la plus ancienne lui avait été faite le jour de leur rencontre. Son « cher maitre » avait voulu le tester, mais à cause de sa petite taille et de la trop longue taille du sabre, Ren possédait encore de grandes ouvertures. Et son futur maitre en avait profité. Pour survivre. Quand à la seconde et la plus jeune, c’était il y cinq mois, mais Ren avait la mauvaise manie de toujours gratter ses blessures et donc de les faire saigner à chaque fois. C’était pendant un entrainement : le blandinet était fatigué, voir même exténué et le sabre ennemi l’avait transpercé à cet endroit. Dans les deux cas, il n’avait pas mis longtemps à s’en remettre, moins d’une semaine de méditation et s’était finis. Bref, ce n’était pas trop beau, mais il n’y en avait que deux.

Ren s’assit sur le lit en position de médiation, sans pour autant fermer les yeux, et posa son précieux sabre tout près de lui. Au cas où.

Ichiru passa une main sur sa joue, sa marque était encore chaude, mais la couleur était redevenue normale. Pourquoi est-ce que son pouvoir réagissait comme ça maintenant ? Le cacher n'allait plus être si facile que ça, et cette marque censé ne rien être d'autre qu'une marque de naissance allait se révéler plus gênante qu'avant. Son katana posé à côté de la table de nuit, il posa son arme à feu sur le meuble.

Il se releva doucement et s'assit sur le bout du lit, il observa le blandinet assis sur le lit en position de méditation. Il distingua des blessures le long de son corps. Une le long de son épaule gauche qui allait vers son aisselle droite, quand à la seconde, sur son flanc gauche. Elle n'était pas très jolie, et qui aurait pu croire qu'un visage d'ange comme le sien pourrait avoir des blessures qui semble du à un combat, enfin, il avait bien rejoint un clan. Donc, mieux vaux ne pas se fier aux apparences. Il épia longuement le jeune homme. Et remarqua l'arme qu'il avait placé à côté de lui. Il était prudent au moins.

- Ces blessures ... Elle viennent d'où ?

Il frotta ses cheveux avec sa serviette en attendant la réponse. Se levant il se posta vers la fenêtre et enleva sa chemise trempée, qu'il plaça à côté de celle de son compagnon. Il s'appuya ensuite contre la fenêtre regardant à la fois la pluie à l'extérieur qui n'avait pas envie de s'arrêter et le reflet du garçon dans la vitre.

Ren le regarda poser ses armes sur les différents meubles de la chambre. Il remarqua aussi que l’autre homme le regardait. Sûrement à cause de ses blessures... Il n’en n’était pas très fier, mais bon, ces cicatrices faisaient parties de lui et il ne pouvait pas les changer.

- Ces blessures ... Elles viennent d'où ?

La question fatidique. Pas qu’elle gênait Ren, non, juste qu’il n’aimait pas trop parler de ce genre de choses et de son maitre. Il prit une longue inspiration, une fois qu’Ichiru se fut installé devant la fenêtre.

- Celle-là, il désigna la blessure sur le haut de son torse, j’avais huit ans. C’est... C’est quand j’ai rencontré mon maitre... Il m’a « testé » en quelque sorte. Et il m’a fait ça. Pour l’autre, il porta sa main à son flanc gauche, c’était il y a cinq mois. Pendant un combat de trois ou quatre jours de suite, j’étais fatigué et j’ai baissé ma garde.

Ren espéra qu’Ichiru ne poserait pas plus de questions sur le gars étrange qui lui avait servit de crétin de maitre pendant moins de quasiment dix ans. Il n’aimait pas trop en parler, mais le destin ne faisait pas toujours bien les choses : rien n’empêchait Ichiru de lui poser des questions. Il attendit donc la suite, le visage impassible.

Ichiru continuait toujours de l'observer de la vitre en même temps que de regarder la pluie dehors, qui tombait à grosse goutte sans jamais se stopper.

- La pluie ne semble pas vouloir s'arrêter on dirait. Soupira-t-il. C'est pas si grave ! Se chuchota-t-il à lui même en se retournant.

Il se rallongea sur le lit, torse nu, sur le dos, les mains derrière la tête, les yeux fixant le plafond. Si la pluie ne s'arrêter pas, autant commencer une conversation ou ... Il secoua sa tête en songeant à ça, son esprit pervers faisait sans cesse surface, pas que cela ne lui déplaisait. Mais vu sa façon d'agir dans les bains, il n'avait pas d'espoir. Enfin, peut-être pas ... il n'allait pas le laisser partir si facilement.

- Un combat de trois ou quatre jours ? Contre qui ?

Il se releva et se plaça à côté du jeune homme, en plongeant son regard dans le sien. Quatre jours, c'est un peu long pour un combat, il n'avait pas l'air d'être banal, cela l'intrguait.

- Un combat de trois ou quatre jours ? Contre qui ?

Ichiru s’était rallonger sur le lit et Ren n’avait pas pu empêcher ses yeux de dériver un peu sur son torse avant de lui répondre :

- Mon maitre. Il disait que je devais être plus endurant que la normale pour rivaliser avec les « pouvoirs » des autres si je voulais faire partis d’un clan. Par contre, je ne vois vraiment pas de quoi il parlait.

Il s’allongea et enfouit sa tête dans l’oreiller bien tendre et bien moelleux, ses jambes battant l’air comme s’il nageait. Parfois, Ren laissait échapper toute la pression et se comportait, ou redevenait plutôt, comme un garçon de son âge. Cette position le faisait souvent rire aussi, car son maitre en le voyant ainsi lui avait dit : « tu pourrais avoir des oreilles et une queue de chat, ça le ferait encore plus ». En y repensant, ça non plus il ne savait pas ce que ça signifiait... Mais il reporta son attention sur Ichiru, juste en tournant la tête, fatigué :

- Tu sais toi ce qu’il voulait dire par « rivaliser avec les pouvoirs des autres » ? Moi je pense que c’est la force. Mais je ne suis pas sûr.

Ren ferma les yeux, sans pour autant s’endormir. C’est juste que ces paupières étaient lourdes et qu’il fallait qu’il repose ses yeux.

En voyant Ren enfouir sa tête dans l'oreille Ichiru ne pu s'empêcher un sourire qui en disait long sur ce qu'il pensait de ce garçon. " Mignon !" c'était le bon mot.

- Tu sais toi ce qu’il voulait dire par « rivaliser avec les pouvoirs des autres » ? Moi je pense que c’est la force. Mais je ne suis pas sûr.

Ichiru ferma les yeux puis fixa le plafond.

- Le pouvoir ... ça a plusieurs signification. La force en fait partit. Il existe différents types de pouvoirs dans ce monde, celui de l'air, de l'eau, de la guérison, du feu, de la terre, ... Le clan Sayuka est spécialisé dans celui de l'eau. Je pense que c'est de cela qu'à voulu parler ton maître. Il faut être préparé à tout contre quelqu'un, on ne connait pas forcément tout l'étendu de son pouvoir, imagine toi dans un combat face à quelqu'un qui maîtrise le feu ... tu ne sais pas jusqu'où ses flammes peuvent se propager ou brû ...

En tournant la tête le blondinet aperçut l'autre, les yeux fermés, tourné vers lui. Il hésita à continuer son histoire, ne sachant pas si il dormait ou pas, ne voulant pas parler seul. Il se rapprocha de lui doucement et sans bruit puis posta son visage à quelques centimètre du sien, avant de déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Il sourit un peu avant de retourner à sa position d'origine, ne pouvant s'empêcher de penser de plus en plus que ce dénommé Ren, était vraiment mignon.

Ren écouta Ichiru parler, presque bercer par ses paroles. Il aimait bien sa voix, elle était douce et chaleureuse. Complètement différente de celle que Ren arborait habituellement : froide et calme. Il écoutait et en profitait. Il en apprenait un peu plus, les choses semblaient plus clairs lorsque c’était Ichiru qui les expliquait. Ren se sentit gêné par rapport à ça. Non pas que ça ne lui faisait pas plaisir... Mais il avait du mal à être « un glaçon », la chaleur d’Ichiru l’en empêchait.

Soudain, le jeune homme s’arrêta de parler. Ren haussa un sourcil. Il se passait quelque chose ? Sa main se fraya un chemin jusqu’à son arme derrière lui... Il sentit aussi le lit s’affaisser à côté de lui. Ichiru c’était allongé... Ou alors c’était une attaque ennemi et il avait reçut un sédatif... Ren garda les yeux fermés, par précaution.

Mais son visage s’enflamma rapidement pour deux raisons... Pardon, trois raisons ! La première étant qu’il sentait le souffle d’Ichiru sur son visage et que cela lui faisait du bien, même s’il ne l’avouerait jamais ! La seconde était du à son cœur qui s’affolait à une vitesse incroyable, un nouveau sentiment revenait à la charge, sentiment qu’il avait sentit un peu plus tôt, plus puissant que tous les autres et qui l’empêchait de ne plus penser à Ichiru. La troisième et dernière raison fut simple et surement la plus dévastatrice : des lèvres se posèrent aux coins des siennes...

Ren était tellement rouge que les tomates pouvaient allez se rhabiller : elles ne rivalisaient pas un seul instant ! C’était la première fois que le jeune garçon sentait son cœur battre aussi vite et c’était aussi la première fois qu’on l’embrassait... Personne n’avait jamais fait ça avant. Personne. Alors le pauvre garçon s’en retrouvait tout chamboulé... Surtout que le sentiment qui menaçait d’exploser en lui, lui était totalement inconnu...

Il ouvrit les yeux et se redressa aussi, pour être face au jeune homme, étant toujours aussi rouge, pour lui demander :

- Tu fais ça souvent ?! Embrasser les gens sans les prévenir !!

Seule sa voix était en colère, il voulait juste lui dire de ne pas recommencer, mais ses sentiments lui disaient qu’il en voulait encore plus. C’était assez bizarre comme sentiment de contradiction... Puis, il se jeta à l’eau, il voulait savoir ce qu’il ressentait vraiment pour cet homme tellement beau... Mais comme il ne savait rien de ses sentiments, il allait devoir lui demander... Oui... Vous avez bien entendu...

- Je... Je voudrais savoir... Si... Si... Tu sais pourquoi...... La gêne monta de dix cran chez Ren et dépassa le seuil autorisé, il prit une profonde inspiration pour se donner du courage et lâcha tout d’un coup : estcequetusaispourquoimoncoeurbataussifortquandtumetouche ?

Le rouge le plus vif au monde s’imprima alors sur le visage de Ren. Et on pourrait presque croire que de la fumée allait sortir de ses oreilles à cause de la surchauffe ! Son cœur battait un peu plus vite qu’à l’accoutumé, mais lorsqu’Ichiru posa sa main à son niveau, le petit cœur qui ne connaissait pas beaucoup les sensations des sentiments s’affola, augmentant la cadence de ses coups. Rouge, Ren leva les yeux vers Ichiru, l’interrogeant silencieusement du regard, en attendant sa réponse. Ren voulait savoir ce qu’il ressentait pour lui.