[100%] Eisei Iraiko

Eisei était quelqu'un que l'on pouvait qualifier de maigre. Ses longs doigts squelettiques, ses bras plus fins encore que ceux d'une femme et ses côtes apparente... Il n'avait aucune musculature et donnait l'impression qu'il pourrait s'effondrer au moindre coup de vent, bien qu'il soit tout de même capable de soulever son trident. Ses combats, il les gagnes pas ruse et non pas par force, bien qu'il préférait généralement prendre la fuite, son pouvoir aidant largement dans cette alternative. Mais c'était une toute autre histoire. Sa finesse lui était bien utile lorsqu'il devait se déplacer de manière rapide et vive. Ses longs cheveux noirs le gênaient parfois dans ces situations, c'est ainsi qu'il se les attachaient bien souvent en catogan. Il ne laissait pas toujours sa mèche couvrir son œil, mais généralement lorsqu'il se les attachait, c'était qu'il était en combat. Ainsi, on ne voyait pas une orbite creuse mais un œil au rouge ardent. Néanmoins, généralement, il s'arrangeait pour les garder détachés. Et puis, il s'était habitué à ce qu'ils soient sur son visage, couvrant son horrible cicatrice que certains pourraient qualifier de grotesque, le cachant des regards dégoûtés, horrifiés ou emplies de pitiés des passants. De tans à autre, sa mèche pouvait virevolter au vent et, selon les circonstances, vous pouvez peut-être avoir la chance d'apercevoir son œil sanglant. Il est d'autant plus mis en valeur que sa peau est des plus pâles. Eisei n'aime pas vraiment rester au soleil, peut-être parce qu'au soleil, on le voit mieux. On voit mieux sa cicatrice, horrible révélatrice de son passé tortueux.

Dans sa manière de se tenir, il était souvent courbé en avant et avance d'une démarche souple, féline et étrangement silencieuse, peut-être du à son poids plume. Quoi qu'il en soit, ça en avait surprit plus d'un. Il pouvait paraître à vos côtés d'une seconde à l'autre sans que vous ne vous en soyez douté. Néanmoins, ce n'était pas voulu -au départ du moins. Il avait toujours marché ainsi et prit la désagréable habitude de vous faire sursauter en prenant la parole juste à vos côtés. Mais ça l'amusait assez, de voir les sursauts de peur soudaine.
Il ne se démarque pas outre mesure, tout cela était déjà assez pour lui qui n'était pas du genre à chercher l'attention. Ses vêtements étaient souvent composés d'un haut simple et uniforme, souvent blanc, et d'une chemise noire. Parfois, il inversait ces deux couleurs, mais il était bien rare de le voir avec de véritables couleurs, excepté le bleu généralement foncé de son jean. Même ce qu'il mange bien souvent et qu'il tient, au bord des lèvres, est noir. Le chocolat.

Il faut savoir passer outre les larmes. Derrière la douleur de l'acte que venait de commettre cet homme résidait un imperceptible sentiment d'allégresse. A ses pieds gisait une jeune femme. Elle était magnifique, baignant dans son sang. Ses cheveux blonds formaient une auréole autours de sa tête et sa peau pâle semblait illuminée par la blancheur immaculée de sa robe. Seule le liquide écarlate qui s'étendait peu à peu autours d'elle, remontait le long de ses cheveux, s'infiltrait dans le tissu neige lui donnait l'aspect d'un ange déchu. L'homme s'agenouilla à ses côtés, colla son front au sien et ferma les yeux. Il inspira une dernière fois l'odeur de cette femme qu'il aimait avant que l'odeur nauséabonde du cadavre en décomposition qu'elle était n'imprègne les lieux. Il écarta les quelques mèches qui barraient son visage, ferma ses yeux écarquillés par la peur et posa un doux baiser sur ses lèvres. Du dos de la main, il lui effleura la joue d'un geste tendre, laissant une traînée rouge sur son passage. Il enleva sa veste et lui posa dessus, comme s'il redoutait qu'elle prenne froid.
Il se releva et se dirigea d'un pas calme vers une table où résidait déjà papier et stylo. Seules ses larmes témoignaient de sa tristesse. Son sourire démentait cette peine, mais personne ne pouvait s'y trompait. L'homme souffrait. Il s'assit à la table et attrapa le stylo. Plusieurs fois, il écrivait quelque chose, raturait, froissait la feuille, réécrivait, réfléchissait. Enfin, il sembla satisfait et posa la lettre sur la table. Il alla dans ce qui ressemblait à une chambre, attrapa une nouvelle veste, l'enfila et sortit de la maison sans un dernier regard pour la jeune femme. Il prit néanmoins soin de fermer à clef, comme s'il avait peur qu'on puisse entrer voler quelque chose. Pourtant il ne reviendrait pas. Jamais. A présent, une nouvelle vie commençait pour lui.
A l'intérieur, la papier blanc recouvert de l'écriture soigneuse de l'homme était éclairé par un seul rayon de soleil. La fenêtre était ouverte et un coup de vent la fit s'envoler. Elle alla se poser, délicatement, comme une feuille d'automne, sur le corps de l'ange blond. Les bordures s'imbibèrent du liquide carmin, mais les quelques mots présents sur la lettre étaient encore nettement visible.

« Je l'ai tué. Oui, c'est vrai, c'est bien moi. Vous devriez savoir qui je suis, qui que vous soyez. Mais tuer pour tuer n'a pas de sens, je ne suis pas ainsi, un homme dénué de toute raison de vivre expérimentant quelques sensations afin de se sentir vivant. Ma raison est toute autre. Laissez moi vous la conter.

Je l'aimais, je l'avais rencontrée dans un café. Ses cheveux volaient au vent, un seul de ses sourire égaillait ma journée. Elle était belle, magnifique. Et elle était venu me voir, moi le pauvre petit serveur. Elle ne voulait pas passer commande, elle voulait me parler, tout simplement. J'étais si heureux que je ne pouvais plus rien dire. J'étais resté la bouche ouverte et ça l'avait fait rire. De nombreuses fois, nous nous étions revu. Elle venait me voir sur mon lieu de travail et on parlait de tout et de rien. Des fils se tissaient, les sourires se perdaient. Un jour, alors que je la raccompagnait chez elle, mes lèvres ont glissé sur les siennes. J'ai redouté la gifle, mais je ne reçus qu'un sourire plus éblouissant encore. Elle m'avait sourit d'un air mystérieux, étrange, gêné.

A partir de ce moment, tout allait pour le mieux. On a emménagé ensemble. Pas encore mariés, on a tout de même envisagé d'avoir des enfants. Moi, je voulais une fille et un garçon, elle voulait un garçon et une fille. Elle disait que le frère devait protéger sa sœur, je disais qu'il devait se faire cajoler par son aînée. Parfois, on se disputait, mais ça n'allait jamais loin. On était heureux, tout simplement.

Aujourd'hui, je voulais la demander en mariage. J'ai acheté la bague dans une bijouterie bien loin, pour être sûr qu'elle ne me voit pas. Je préparais cette journée depuis des jours, des semaines ou des mois. J'attendais la soirée. Je ne suis pas fin cuisinier, mais j'aurai pu me débrouiller pour cette soirée. C'était notre deuxième année de vie commune. Ca allait être parfait, lumière tamisées, draperies mauves. Je voyais cette soirée comme dans un rêve et jamais je n'avais pensé que tout aurait pu être fiche en l'air. Je l'avais surprise au café, dans notre café, avec quelqu'un d'autre. Entretemps, j'avais trouvé un meilleur emplois dans des bureaux, c'était mieux payé, et on allait à ce café que rarement afin d'y préserver le souvenir de notre première rencontre. Mais cette fois j'y étais allé pour me donner du courage avant la soirée. Elle était là, attablée avec quelqu'un. Mains dans la main, ils se jetaient des regards enamourés. Je ne le supportait pas, j'avais eu l'impression que j'allais exploser. Pourtant, avec un calme que je ne connaissais pas, je me suis dissimulé derrière une plante et, l'air du rien, cigarette en main, j'écoutais la conversation.

Je l'entends encore lui répondre « Eisei ? T'sais bien qu'on n'est pas vraiment ensemble. J'attends juste que l'vieux clamse. Tu savais que son père était riche ? Ils s'entendent pas et se voient pas, d'ailleurs le père est resté au Japon. Mais j'ai vérifié. Il est encore dans l'héritage. Après ça, j'lui piquerai tout et on pourra s'enfuir ensemble. » Elle avait fait un beau sourire et l'avait embrassé d'un chaste baiser sur les lèvres. Moi, j'étais parti en courant. Je m'étais enfermé chez moi où elle devait me rejoindre pour notre soirée dont elle ignorait tout. J'ai un peu bu, mais je vous rassure, je suis loin d'être soul. Je tiens bien l'alcool. Et puis, ça fait plusieurs heures déjà. Je pense être complètement sobre, à présent.

La suite, je pense que vous la connaissez. J'ai attrapé le couteau dont je me serais servit pour découper la viande en d'autre circonstances, bien que mon utilisation de la lame ne soit pas si différente de celle du commun des mortels. Elle avait bien découpé de la viande. De la chaire. Humaine. Je lui ai planté dans le ventre à peine avait-elle fermé la porte.

En cet instant, je pleure. Je pleure cette femme que j'ai aimé. Mais je ris, aussi. Je ris de ce poids dont je suis libéré, libéré de ce mensonge étouffant. Finalement, je crois que je suis heureux.

Il faut savoir passer outre les larmes. »

Eisei, car vous l'aurez deviné, il s'agit bien de lui, marchait dans les sombres rues de la ville. Il n'avait rien excepté son porte-feuille. Il héla un taxi dans la rue et lui ordonna d'aller à l'aéroport. Il était calme, seuls ses yeux rougis par les larmes dissuadait l'homme de lui poser la moindre question. Le voyage se passa dans un silence pesant, mais l'homme aux longs cheveux s'en fichait éperdument. Arrivé à destination, il descendit, paya la course et entra dans l'immense bâtisse, gardienne des oiseaux de fer. Il alla vers le premier comptoir qu'il trouva et acheta le premier billet qu'il put trouver, direction le Japon, son pays natal. S'il était parti en Amérique, c'était pour y trouver une nouvelle vie, loin de sa famille. Finalement, il préférait y retourner.
Alors qu'il attendait que l'embarcation pour son vol soit annoncée, il remarqua ce genre de magasin que l'on peut fréquemment croiser n'importe où, où les prix sont si exagérés qu'habituellement vous passer votre chemin sans même y accorder un regard. Mais l'œil avisé d'Eisei remarqua qu'il y avait du chocolat. Tel un automate, il se leva, attrapa une tablette, paya et croqua dedans. Le doux goût du chocolat fondant sur la langue le fit revivre. Le chocolat devait être son pécher mignon. Il pouvait en manger autant qu'il voulait sans qu'il n'en soit écœuré.


Cela faisait quelques temps que l'homme aux longs cheveux de jais était au Japon. Il avait réussit à se trouver un appartement et un emplois. Tout allait pour le mieux, du moins en apparence. Tout le monde le trouvait sympathique, on avait envie de lui parler, de rigoler avec lui, mais il était de ce genre de gens qui, bien que très sociable, était finalement mis à l'écart. On ne le faisait pas exprès, tout le monde était bien gentil avec lui, il fallait y prêter un peu attention pour s'en rendre compte. Tout le monde pensait qu'il restait avec telle ou telle personne, car une personne sociable comme lui ne pouvait être seul. Mais non. Et ça ne gênait pas Eisei, il s'était volontairement mis à l'écart. Il ne voulait pas revivre ce qu'il avait vécu.

Mais alors qu'un soir, il rentrait chez lui comme il le faisait depuis des semaines durant, il sentit quelqu'un l'agripper par le col, l'entraînant dans une ruelle. Il n'eut pas le temps de se débattre que son dos heurta rudement le sol de pierre, soulevant un petit nuage de poussière qui lui piqua les yeux. Les gardant fermés à cause de la douleur, il finit par les rouvrir. Un homme se tenait en face de lui, le regard mauvais. Eisei plissa les yeux. Cet homme lui disait quelque chose, qui était-il ? l'homme éclata d'un rire fou.

« Je ne peux pas croire qu'après tout ce temps, je t'ai finalement trouvé... Enfin ! Je lui avais promis de la venger. Lorsque j'ai découvert ta lettre, j'ai immédiatement su que c'était toi. J'ai tellement rêvé de ce moment que je ne peux pas croire que ce soit finalement arrivé ! »

A cet instant, le Japonais comprit qui était cet homme et où il l'avait vu. C'était l'homme avec qui il avait surprit son ex-futur femme. Etrangemment, il n'éprouvait aucune haine pour cet homme qui lui avait volé sa bien-aimée et qui voulait, cela ne faisait aucun doute, prendre sa vie. Juste de la peine. De la peine et de la compassion car, face à lui, l'homme pleurait. Les mêmes larmes qu'avait versé Eisei cette fameuse nuit. Il pouvait le comprendre. Mais l'autre ne voulait sans doute rien entendre de lui, alors il se tu.
L'autre se baissa vers lui, observant son visage sous toutes les coutures, murmurant tel un fou -Par où commencer ? Que te faire ?- Sa main passa sur son visage, effleurant sa joue, lissant l'une de ses mèches. Finalement, il remonta de son coup jusqu'à son œil et y enfonça ses doigts.
Dire qu'Eisei n'avait pas peur serait mentir. Il était terrifié et il ne savait pas s'il avait réussit à garder un visage calme comme il l'aurait voulu, mais lorsqu'il sentit son œil éclater en lui, il hurla de douleur et porta ses mains à son visage. Le sang coulait à flot mais il ne s'en rendait pas compte. Il s'était recroquevillé sur lui même, hurlant toujours. Ses cris durent alerter du monde car l'autre prit la fuite avec un -Merde !- sonore. Plusieurs personnes se précipitèrent à se suite tandis que d'autres s'occupèrent du blessé. Le brun voulu rester conscient, connaître la suite des évènements comme l'on veut connaître la suite d'un film, mais il ne put rester conscient plus longtemps et sombra dans les ténèbres de l'inconscience.


Lorsqu'il se réveilla, il ne savait pas où il était. Les murs d'une blancheur immaculée et la senteur de plusieurs produits médicaux l'informèrent. Un hôpital ? Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Une soudaine douleur à la tête l'empêcha de réfléchir à la question plus longtemps. Il porta sa main à sa visage par réflexe, mais tomba sur quelque chose d'inhabituel. Des bandages ? Pourquoi ? Pourquoi sur son œil ? Il se releva difficilement et observa son reflet dans la fenêtre et comme si cette image était un élément déclencheur, tous les évènements récents lui revinrent à l'esprit. L'homme, la vengeance, les larmes, son œil, la fuite. Il ferma son seul œil resta et serra les poings et les dents, de peur d'éclater, de crier, de hurler sa souffrance. Et pourtant, tout cela n'était pas dirigé à l'homme, il ne savait pas qui était la cause de toute sa haine, mais certainement pas cet homme, car il le comprenait.

« Vous ne devriez pas vous lever ! » cria une voix aiguë. Eisei se tourna vers elle et lui jeta un regard étrange. Son orbite vide bandée donnait un côté terrifiant au Japonais. L'infirmière reprit, un peu moins sûre d'elle. « Vous risquez de faire un malaise... Rasseyez-vous ! »

Le brun s'exécuta docilement à la surprise de la jeune femme. Néanmoins, elle ne s'en plaignit pas. Certains patients étaient vraiment insupportables et avoir quelqu'un de normal pour une fois n'était pas dérangeant, loin de là. Elle lui prodigua quelques soins, changea sa perfusion et, finalement, aborda le sujet qui semblait la déranger depuis un moment.

« Ecoutez Monsieur Iraiko, je dois vous parler de quelque chose. »

Il ne répondit rien, ne se tourna même pas vers elle, mais elle comprit qu'il l'écoutait, alors elle poursuivit.

« Vous devez vous douter que votre œil.. Enfin... Vous l'avez perdu. » Elle s'attendit à une réaction, mais rien, encore une fois. « Nous devons à présent savoir si vous préférez un œil de verre.

- Je n'en veux pas. » répondit-il si rapidement qu'elle en sursauta. C'était la première chose qu'il disait depuis qu'elle le voyait.

- Pourquoi donc ? Si vous n'en voulez pas, vous garderez toute votre vie une horrible cicatrice et il n'y aura pas de marche arrière. Nous devrons 'remplir' l'orbite afin qu'elle ne s'effondre pas et-

- Ce n'est pas à vous de décider ! » finit-il par dire, bien plus fort qu'avant.

L'infirmière se tu. « Bien. » déclara-t-elle en s'en allant. Il était vraiment étrange. Mais Eisei ne se trouvait pas si étrange que ça, il trouvait seulement qu'un œil de verre était grotesque. Il avait déjà vu une personne avec une telle chose et voir quelqu'un regarder dans deux directions à la fois était vraiment.. horrible. Non, pas horrible, mais ça lui faisait peur. Il ne voulait pas ressembler à ça.


Quelque jours plus tard, il sortait de l'hôpital. Son horrible balafre cachée derrière une longue mèche de cheveux noirs. Durant son séjour, il avait réussi à se remettre les idées en place et, bien qu'il soit devenu un peu trop méfiant, sursautant à la moindre brise d'air, il était resté aussi sympathique qu'il l'avait été. Non, il l'était encore plus, car le meurtre qu'il avait commis de pesait plus sur sa conscience, il disait qu'il avait expié par son œil. A présent, il se sentait libre, léger, bien. Un sac avec quelques unes de ses affaires dedans, il rentrait chez lui à pied. Il voulait se dégourdir les jambes après être resté si longtemps couché dans un lit.
Cela faisait dix bonnes minutes qu'il marchait, quand son orbite vide le brûla atrocement. Il en tomba à genoux, les mains plaquées dessus. Lorsqu'il ouvrit les yeux qu'il n'avait pas eu conscience d'avoir fermé, il se rendit compte qu'il ne voyait pas devant lui. Il voyait aussi derrière lui. Une forme, une silhouette, rouge, menaçante, le traquait. Elle se jeta sur lui, mais Eisei roula sur le côté à la surprise de l'attaquant qui resta le bras en l'air, couteau en main, abasourdis. Sans chercher à comprendre, le brun empoigna le poignet tendu et le tordit afin de lui faire lâcher son arme. Dans sa précipitation, la mèche de ses cheveux qui aurait du cacher une cicatrice obscène dévoila un œil rouge sang.

« Ton.. Ton œil ! Balbutia l'autre. Je te l'ai crevé hier... Pourquoi... Pourquoi tu as... »

L'attaquant de la dernière, apparemment revenu à la charge afin de finir son travail, ne finit pas sa phrase. Le coup que lui avait porté Eisei l'avait envoyé dans les vapes.


Sur le coup, Eisei n'avait pas compris ce qu'il s'était passé. Il avait vu son reflet dans une des vitrines d'un marchand de chaussure et avec remarqué, qu'en effet, son œil était revenu. Pourtant, peu après, il l'avait de nouveau brûlé et avait disparu. Ce phénomène s'était alors répété plusieurs fois, parfois alors qu'il n'avait pas regardé avant de traversé et il avait alors vu la voiture qui fonçait vers lui. Il l'avait esquivé. Parfois, c'était le barreau d'une échelle. Il ne montait pas dessus, mais lorsqu'il regardait, il voyait qu'il était mal fixé.

A chaque fois, c'était arrivé alors que quelque chose manquait de le tuer. Ce n'était pas voulu, ce n'était pas quelqu'un qui lui en voulait, mais il semblerait que la bénédiction qu'était son œil qui le prévenait de moindre danger apportait aussi la malédiction d'être sans cesse en danger de mort, que ce soit d'une chose incongrue que parfaitement sensée. Néanmoins, cela lui avait au moins apprit à bien se défendre. C'était donc pour cette raison qu'il ne se séparait plus de son trident. Le manche était évidemment rétractable car trop encombrant. Il pouvait ainsi l'accrocher à sa ceinture et le dissimuler sous ses longs manteaux, vestes, ou tout autre vêtements.